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La Distro de la Zone

31 mai 2012

Y a des soldes à la distro !

soldes

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24 mai 2012

Bel arrivage de fanzines de Marseille !

1 juin 2010

Kronik : Kylesa, Revok

* Chronique parue dans le bulletin de la zone (juin 2010) *

On commence cette dernière chronique de l'année avec un disque dont j'aurais bien failli oublier de vous parler si vous m'aviez laissé faire. Mais heureusement je peux compter sur vous pour me rappeler le passage d'un groupe parmi les plus marquants ayant fait trembler les murs de la Zone en 2009. C'était fin octobre/début novembre, période où il convient de réveiller les morts pour les inviter à nous rejoindre festoyer, une tâche pleinement remplie par Kylesa invité chez nous par le collectif Live Till You Die et un succès de foule amplement mérité pour ces Américains vraiment impressionnant d'efficacité et de maîtrise. Deux batteurs donnent une puissante force de frappe et un côté tribal imparable à leur post-metal nourri d'une multitude d'influences diverses. Sludge, hardcore, psychédélisme, r'n'r voire même pop dans certains passages, tout ça joué sans temps mort ni plantage apparent. Sur leur quatrième disque on retrouve tous ces éléments avec des tueries comme la plage d'ouverture "Scapegoat" ou des moments de fulgurance psychédélique comme "Unknown awareness" (Kylesa "Static Tension" / Prosthetic).

Autre gros morceau de cette chronique, les Parisiens de Revok dont le nom évoquera peut-être chez les plus cinéphiles d'entre vous un lointain souvenir du film "Scanners" de Cronenberg et de ses cerveaux qui explosent. Ici, si on n'a pas encore la tête qui explose, la tension n'en est pas moins palpable au travers des 9 titres qui composent cet album et on sent la grosse veine au milieu du front qui enfle méchamment. On se trouve en présence d'un excellent noise rock qui descend en droite ligne de celui pratiqué par leurs aînés il y a 10 ou 15 ans voir plus (Sleepers, Portobello Bones, Condense,...). Noir, acéré, plein d'amertume et de rage intériorisée sur des titres comme "Bills pay pills", "Ambulatory self" ou "The chopped off heads of Leviathan", cet album est une véritable aubaine pour tous ceux qui furent et sont encore accros à ce courant underground typiquement français largement représenté à la Zone en son temps (Revok "Bad books and empty pasts" / Rejuvenation recs).

27 mai 2010

Chronique : The Clash Parade, BOF, Kick, Slam

* Chronique parue dans le bulletin de la zone (mai 2010) *

Ça faisait un petit temps que l'on ne vous avait plus causé des belles choses que l'on peut trouver en nos bacs pour tous les curieux/euses qui sommeillent en vous et osent franchir la porte du rez-de-chaussée les soirs de concert, non? Cette longue phrase introductive pour vous parler par exemple de The Clash Parade (mystérieusement sous-titré "le fanzine que l'on ne donne qu'aux ligues") sorti par la maison du rock qui vient récemment de s'installer dans les bâtiments de la zone. Une sortie en grrrandes pompes célébrée par une soirée hommage aux Clash pour ce petit zine qui regroupe une vingtaine de talents divers comme Parrondo et ses gentilles petites histoires en une planche qui donnent toujours le sourire, ou encore Benjamin Parent qui nous dévoile toute la vérité sur la genèse du groupe formé en fait en Outremeuse! Inutile de dire que j'adore ce genre de délires tout comme les bièstreyes de Phil ou le télescopage de stars façon Jean Bourguignon. Imaginez les Clash rencontrant les Ramones (ça a du se faire...) via un garagiste bienveillant et croisant aussi au passage Bon Scott en plein délire éthylique! On trouve aussi dans ce petit zine des choses plus graphiques via Yves Baudin ou Sisca Locca, ou au contraire plus littéraires comme la chronique fantasmée d'Eric There au sujet du mythique concert donné par le groupe à Fléron ("The Clash Parade"/asbl Maison du Rock/www.myspace.com/maisondurock).

Et puis un nouveau zine BD en distro depuis cette saison, le BOF qui mine de rien compte déjà 9 numéros au compteur. Ici on se penche sur le n°7 spécial bouffe (tiens comme le Speedball) et le n°8 spécial TV. Au programme, D.Dal qui n'a pas son pareil pour croquer nos amis barakis, leurs expressions, moeurs et attitudes, tout ça généralement en une seule planche.  On trouve aussi Kric et son humour impayable comme quand il nous raconte la jeunesse d'un héros de Prison Break, on a alors l'impression d'être face à une version trash du Petit Spirou, vraiment excellent! Autour d'eux Mornard et sa relecture décalée de séries cultes mais aussi l'incontournable Phil, Chopala, Stef, K-ro, j'en passe et des meilleurs. Bienvenue à ces messieurs/dames du Bof donc! (BOF N°7 et N°8/ Kric/www.myspace.com/bofzine6bof).

Ils feront sans doute bon ménage avec leurs confrères du Kick dont j'ai à mes côtés un exemplaire du N°6  mais aussi du N°4  que j'avais ignoré probablement dans un moment d'égarement. Et c'eût été dommage de passer (par exemple) à côté d'un guest de taille puisque l'on retrouve Jampur Fraize et sa vision assez spéciale des familles décomposées, je m'en tape encore sur les cuisses! Gof ou Burt aussi avec leurs dessins plus stylisés qui compensent l'absence de textes dans de petites histoires assez sombres/tordues/amusantes. Sisca Locca est présente également ici avec son trait épuré, ses têtes d'animaux et mélange le sexe, la cruauté et la mort. Et on n'oublie évidemment pas les habitués Benjamin Monti et P'tit Marc (KICK N°4 et N°6/www.myspace.com/kickcomix).

On termine en vous rappelant qu'à l'occasion des 24H du slam est sorti le recueil D.I.Y  "Slam Zone" qui contient quelques uns des textes des slameurs/euses que vous avez déjà sûrement croisé lors des micro ouverts et autres tournois slam se déroulant régulièrement à la Zone. Mais, me direz vous, à quoi bon un livre alors que le slam s'inscrit dans une tradition orale? D'où l'idée d'y joindre un CD avec les slams de l'ineffable Vol-Au-Vent, son comparse THX ou encore la "mitrailleuse" Christiane Mutshimuana. Impossible aussi de ne pas citer l'Ami Terrien mais on va s'arrêter là parce qu'ils sont au total près d'une vingtaine quand-même! Gageons que les habitués des soirées slam retrouveront quelques textes de choix de leurs artistes favoris et signalons aussi le soin apporté à la couverture/reliure d'un objet réalisé grâce à une équipe faite de doigts de fée, d'animateurs radio/ateliers et autres sérigraphistes ("SLAM à la ZONE "/www.lazone.be/slam/).

Bonne lecture. La prochaine fois j'essaierai de vous parler davantage de musique.

1 février 2010

Distro News : Skiv Trio, Slemper, compil dubstep

* Chronique parue dans le bulletin de la Zone (fév. 2010) *

Ce mois-ci, focus sur le label Plynt Records (anciennement appelé Aeclectrick records) à l'occasion du passage de Skiv Trio à la Zone en décembre dernier, une formation dans laquelle on trouve Jim le fondateur du dit label ainsi que le batteur et le saxophoniste de Khartung. Ils mêlent le jazz aux expérimentations electro quand ils ne prennent pas la tangente post-rock ou des accents bruitistes. Vous l'aurez compris, on est en plein mélange de genres à l'image d'une instrumentation qui compte saxo, clarinette, batterie, machines et guitare. Pas de fourre-tout indigeste sur ce 4 titres mais un ensemble cohérent, fouillé et d'une surprenante maturité comme leur tout premier concert donné en nos murs et qui augure du meilleur pour ce jeune groupe qui tente, à sa manière, d'explorer de nouvelles voies qu'on suivra volontiers (SKIV TRIO "Twang" / Plynt records).

Et puis on remonte en 2007, quand le dubstep a commencé à se faire entendre par chez nous grâce principalement à Bun Zero, organisateur de soirées, dj, chroniqueur spécialisé electro dans Rif Raf et "sélecteur" du tracklisting de la compil dont il est ici question. On rappelle pour ceux qui auraient loupé le train en marche ainsi que les soirées Urban Tones de l'ami Jack que le dubstep est ce courant qui brasse entre autres dub, electronica, indus et two-step. Et c'est le meilleur du style qui nous est ici proposé par Bun Zero en 13 titres d'artistes issus d'Angleterre évidemment mais aussi d'Amérique, d'Allemagne, du Danemark, de Roumanie ( !) et même de chez nous. L'accent est mis sur le côté deep, urbain et mélancolique, une dimension trop souvent oubliée en soirée au profit des écrasantes sub-bass ou des cadences frénétiques de la drum'n'bass. Ici c'est d'abord la danse des neurones puis l'irrépressible hochement de tête chaloupé avant un mouvement plus généralisé du corps en ondulations régulières. Bref tout le monde flashe et finit par onduler comme un serpent à l'écoute de Ramadan Man et ses mélodieux médiums carrément chantants ou encore Grand Danois qui construit son morceau autour du cri de l'esprit, le fameux "khi" cher aux pratiquants d'arts martiaux. Idem pour Marlow et son titre échafaudé autour d'un thème de musique classique tellement connu que le nom m'échappe ainsi que pour l'allemand Slazenger et son hypnotique "Eightball" dont les puissants services nous envoient vite sur orbite. On pourrait quasi tout citer sur cette compil où il n'y a pas grand-chose à jeter qui fait référence en matière de dubstep (VARIOUS "Sub Stance" / Aeclectrick records ).

Deux ans plus tôt sortait sur Aeclectrick l'album "Mismatch" de Slemper sous une pochette surréaliste présentant un double câble cinch directement branché sur un cornichon ! S'agirait-il d'une tentative de restitution du chant des cucurbitacées ? En tout cas, l'aspect aigre n'est pas ici mis fort en avant au profit de la douceur d'une electronica ludique mais assez frétillante qui se frotte aux clicks'n'cuts et autres manipulations IDM, du genre à passer sans problème à l'affiche du défunt festival Panoptica. Si on a pas mal de sympathie pour ce genre il faut bien reconnaître qu'il n'est pas ici extrêmement renouvelé. Il faut attendre les deux tiers de l'album pour que les compos s'épaississent et se posent avec davantage de mélodies mais aussi des sonorités plus profondes, organiques, voire même granuleuses. Dommage qu'une fois passé ce cap et alors qu'on commence à pleinement accrocher, arrive déjà la fin de cet album. Un conseil, écoutez le en ordre aléatoire (SLEMPER "Mismatch" / Aeclectrick rec
Phil

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1 janvier 2010

Distro News : Speedball, My Way, Mainomenos

* Chronique parue dans le bulletin de la Zone (janv. 2010) *

Ami(e) lecteur ou lectrice,

Tu aimes lire, c'est évident, sinon je ne serai pas en train d'essayer de ficeler cette chronique qui tourne essentiellement autour de 2 zines parmi nos préférés à la distro, j'ai nommé Speedball et My way.

Commençons par le premier de ces 2 zines, Speedball, orienté sur le thème de la malbouffe version apocalyptico-punk comme on s'en doute avec la bande d'agités qui y dessinent habituellement. On y retrouve Cha, activiste végétarienne, avec son personnage de baby-sitter bien trash qui explique aux jeunes enfants le formidable monde de merde dans lequel nous vivons sans prendre de gants ni pincettes, laissant les petites têtes blondes un rien traumatisées sans doute mais néanmoins emplies d'une conscience en éveil. Et puis les 16 pages de l'incontournable et impayable Melvin, carrément un mini récit comico-gore où il est question de plantes, d'engrais et de recyclage d'un genre assez particulier même pour les férus d'écologie alternative. Et comment éviter Chester et ses 13 pages d'anticipation/fiction quelque part entre "Soleil Vert" et "L'âge de cristal". Autour de ces trois là, une poignée d'artistes variés aux talents divers (Isha, Jess X, Le K, Slo, Tir/Wurst) dont on extraira aussi Meka et son style inspiré de comics americains au trait fort anguleux. Eclaté et décalé dans tous les sens du terme, il n'hésite pas à déborder des cases ou à laisser des trames grisâtres apparentes en background qui donnent un côté évidemment assez libre et que les amateurs apprécieront. N'oublions pas non plus Yvan Brun et sa couv' férocement anti fast-food (collectif Humungus/Speedball n°3).

Mais revenons à Chester puisqu'il n'est autre que le fondateur de My way dont le dernier numéro aborde l'épineuse et éternelle question "Le rock'n'roll est-il mort ?". Ce numéro 9 est emballé dans une très chouette couverture de Mo/Cdm où l'on voit une bande d'orphelins éplorés qui versent de chaudes larmes sur la tombe du rock pendant qu'à côté se pressent les voisins et la police l'index sur la bouche réclamant le sacro-saint SILEEENCE ! A l'intérieur les talents se bousculent pour apporter leur contribution au brûlant débat. Mais qu'est-ce que finalement le r'n'r ? Un esprit ? Une attitude ? Une manière de vivre ? Et si tout cela avait été depuis longtemps récupéré et transformé en plans et stratégies marketing comme tout autre produit de consommation ? Si tout cela n'était plus qu'un grotesque épouvantail, symbole d'un conservatisme/conformisme ambiant ?!? C'est en tout cas le genre d'hypothèses défendues dans les 2 pages d'Athalide. Pour le reste, le ton est plus fun et/ou destroy avec un niveau de qualité qui fait de My way la Rolls...euh pardon...la Harley des zines rock&BD. Rayon poilade on pointera Jack qui remonte lui aux origines du r'n'r il y a bieeen longtemps, tout comme Gomé qui lui nous propose un voyage dans l'espace-temps, après explosion de notre terre, à la recherche de la "pierre philosophale" rock'n'rollesque, j'ai nommé le 45 tours. Mimi Traillette aussi qui nous apporte de précieux éléments dans l'enquête au sujet de la transformation de nombreux punk rockeurs en hippies, je n'en dis pas plus mais en ris encore. Puis d'autres qui nous parle des revenants du rock, car si ce vieux bougre est mort il possède probablement ses zombies ! Il serait fastidieux de citer la quarantaine d'auteurs ayant participé à ce MW mais on remarquera qu'il n'y a vraiment pas grand-chose à jeter, bravo pour cette constance ! Et dire que c'est le dernier numéro de MW...enfin wait and see vu que le précédent semblait aussi être le dernier (ouvrage collectif/MyWay n°9).

Et puisqu'on parlait de hippies tout à l'heure, restons dans le ton avec la troupe de Mainomenos anciennement connue sous le nom Kaophonic Tribu dont on se souvient des prestations live à faire trembler la terre. C'est justement d'un live dont sont extraits les 5 titres dont je vous cause et c'est tant mieux car le cd démo écouté auparavant ne m'avait pas trop convaincu. En effet s'il est bien un groupe à voir sur scène c'est eux, l'énergie tribale proche de la transe qu'ils dégagent s'appréciant de préférence dans sa forme la plus vivante et naturelle possible. L'emploi du mot naturel ne doit ici rien au hasard puisque la musique de Mainomenos est en connexion directe avec les éléments et les forces naturelles. On se retrouve ainsi au milieu de la forêt, à travers les plaines perdues ou pourquoi pas au pied d'un volcan. Je précise qu'ici il n'est pas question de field recordings ou autres mais bien d'instruments souvent acoustiques ou parfois électriques sonnant comme une pulsation primale, des phénomènes ou forces naturelles (tonnerre,tempêtes,...) ou des animaux (plusieurs fois on croirait entendre le barrissement de l'éléphant) . Percussions en tout genre, didgeridoo, basse, flûte, chant/onomatopées sont une liste non exhaustive des moyens déployés par Mainomenos pour imiter la nature, ce qui selon certains n'est autre que le but de l'art (Mainomenos "Live).

Bon je vous laisser libre de disserter à ce sujet, vous avez jusqu'au prochain billet distro pour ce faire, moment auquel je ramasserai les copies. Bon travail !

Phil

1 décembre 2009

Kronik : US Xmas, Le Prince Harry, Phil Maggi

* Chronique parue dans le bulletin de la Zone n°181 (déc. 2009) *

Petit bulletin météo express! Il a encore plu des skeuds et des zines sur l'ensemble de la distro. Pour les zines, on en causera le mois prochain, voici toujours quelques bons disques à se mettre sous les esgourdes.

On démarre avec les ricains de US Christmas dont la dernière sortie est abritée sur le label Neurot qui nous a ici encore déniché une belle perle. C'est une des meilleures surprises space-rock depuis longtemps ! Mais ici le genre se confond avec le post-rock, très sombre, limite désespéré comme les accents déchirants mais rageurs de la voix du chanteur guitariste. On a alors plutôt l'impression d'explorer les profondeurs terrestres que l'espace intersidéral bien qu'on ne puisse nier le côté planant de la chose. Curieux paradoxe qui habite cet excellent album également parsemé d'influences blues ou hard 70's. On remercie Live Till You Die de les avoir fait jouer en nos murs devant un public averti mais trop clairsemé. Venez donc écouter ce que vous avez loupé (US XMAS "Eat the low dogs" / Neurot Records).

Par contre, s'il est un groupe qu'il est difficilement possible de louper pour tout habitué des salles de concert qui se respecte, c'est bien le Prince Harry. En effet, le trio ne compte plus les lives donnés en cité ardente, bien qu'ils ne se cantonnent pas à ce périmètre confortable qui suffit parfois à la gloriole de certains. Donc voici qu'arrive en nos bacs le fruit de leurs efforts sur la galette laser/vinyl emballée de main de maître par le graphiste Elzo et qui fait suite à leur premier e.p. "We don't care we are insolvent". On salue aussi l'initiative de Koko Records, label sur lequel sort cette plaque (probablement des fous passionnés car il faut l'être un minimum pour démarrer ce genre d'entreprise périlleuse aujourd'hui). Surprise en glissant ladite galette dans le mage-disque de son choix, la durée est de moins de 15 minutes en 7 titres ! Soit l'album le plus court de l'histoire du rock, à moins qu'il ne soit considéré comme nouvel e.p. A l'écoute, on remarque que le groupe semble avoir pris le parti de mettre le côté électro en retrait au profit d'une énergie punk-rock bouillonnante. On se trouve non plus face à un mélange de new-wave, de (post) punk et d'électro qui faisait tout le charme de L.P.H., mais à un disque plus franchement punk rock joué pied au plancher avec quelques claviers et autres sonorités electro de-ci de-là. J'ai la sensation qu'on y perd un peu au change, mais n'étant pas vraiment fanatique de punk à la base, je vous laisserai vous faire votre propre avis. Su scène évidemment ces compos font et feront toujours mouche pour embraser une audience peut-être moins tatillone que votre dévoué scribouillard (L.P.H. "Twisted nerves" / Koko Records).

Et puis souvenez vous des rêves nébuleux qu'on évoquait la semaine passée en compagnie de Kiss The Anus of a Black Cat. On se replonge un moment dans ce genre de songes qui ont du stimuler le processus créatif de l'ami Maggi pour son nouvel album. Un voyage en 11 étapes pas toujours nettement perceptibles vu que cet album est fait d'une seule plage de +/- 40 minutes à apprécier de préférence dans des états de conscience altérés. Inspiré ar ses rêves, ses souvenirs, la littérature de Poe et la ville de Zagreb (où il a d'ailleurs enregistré quelques sons de cet album), Maggi nous emmène tout au long de celui-ci à la découverte d'un univers onirique fait de samples, de fields recordings, d'ambiances surréalistes et de sons épars. Qu'il s'agisse de fragments de musique classique ou de deux musicos faisant la manche en rue, cela nourrit son imaginaire et le nôtre. Tout comme sur la pochette joliment illustrée par Jan Karpisek, des images se forment et on visualise alors son propre petit film mental grâce à un album où il fait bon se perdre pour mieux se retrouver. (Phil Maggi "Blues fields in Paramount" / Idiosyncratics).

Quant à nous, on se retrouve la mois prochain pour causer probablement davantage de zines et moins de zique sauf changement de dernière minute.

Phil

 

1 novembre 2009

Kronik : Kiss the Anus of a Black Cat

* Chronique parue dans le bulletin de la Zone n°180 (nov. 2009)

Et nous voici repartis pour un petit tour d'horizon de la distro avec deux bonnes plaques disponibles dans nos beaux bacs.

 

If+The+Sky+Falls+We+Shall+Catch+Larks

 

 

Les Gantois de Kiss The Anus of a Black Cat sont venus partager ici-même leur folk d'inspiration shamanique/médiévale devant un public trop rare alors qu'ils jouissent pourtant déjà d'une bonne réputation de l'autre côté de la frontière linguistique. Des deux disques laissés en dépôt, commençons par le plus ancien "If the sky falls we shall catch larks". Les deux premières des quatre plages de cet album illustrent de manière relativement banale le genre dans lequel ils évoluent. Guitare sèche, voix en avant assez habitée, quelques notes de piano, un tambourin et le tour est joué bien qu'on attendait davantage de magie. Magie qui opère au troisième morceau qui s'étend sur près de 20 minutes, laissant l'atmosphère s'installer progressivement à l'aide de clochettes, d'une phrase de piano répétitive et de quelques cordes électrifiées. Quelques effets aussi histoire de bien occuper et de voyager dans l'espace sonore resté instrumental jusqu'à la moitié du morceau avant que Stef Irritant (oui bon... spécial le pseudo) ne revienne déclamer, accompagné de cornemuses ou de flûtes (?). Incontestablement le sommet de cet album qui laissait présager de bonnes choses (Kiss The Anus of a Black Cat "If the sky falls we shall catch larks" / (K-RAA-K)³).

 

kiss_the_anus_of_a_black_cat_the_nebulous_dreamsEt en effet, on les retrouve trois ans plus tard pour un troisième album qui confirme tout le bien qu'on avait pu penser de ces dark-folkeux. Il s'ouvre sur un mur de drones soutenu par une batterie minimaliste mais profonde avant que Stef ne revienne hanter les lieux, le mur s'affaisse alors et laisse place à une instrumentalisation dépouillée faite de quelques cordes et autres fioritures au piano. Magistral et envoûtant comme les Swans à la fin de leur histoire. La suite est à l'avenant, le rituel continue et l'alchimie fonctionne. La voix se fait plus menaçante, traversée par d'autres voix plus plaintives et de sons qu'on identifie pas forcément aisément (cordes ou instruments à vent ?) et qui mènent à la transe. Probablement l'album de la maturité pour ce projet dont le nom évoque le début d'un sortilège, histoire de satisfaire votre curiosité (KTAOABC "Nebulous dreams" / Conspiracy Records).

1 juin 2009

Kronik : spécial C-Drik et le label Syrphe

* Chronique parue dans le bulletin de la Zone (n°177 - juin 2009) *

Pour ce mois-ci, retour à la musique avec quelques plaques laissées par Cédrik Fermont aka C-Drik lors d'une rencontre radiophonique dans l'émission Sans Interdit sur 48FM. Non content d'être impliqué dans des tas de projets différents et de parcourir seul ou avec ceux-ci les 4 coins du globz, l'homme possède également son studio et son label Syrphe. C'est donc quelques unes des sorties dudit label que nous allons parcourir, en commençant par la suite de la compilation "Beyond ignorance and borders" qui explorait l'ambient, l'électro, la noise, l'expérimental et ce genre de choses. Mais alors que la première ouvrait nos oreilles interloquées sur des artistes issus du Moyen-Orient, de l'Asie et de l'Afrique, sa successeuse va plus loin encore, englobant en plus l'Europe (y compris de l'Est) et l'Amérique (Nord et Sud). On obtient donc la compil la plus internationale à ma connaissance qui nous emmène d'Iran (Nyctallyz) à l'Equateur (Industria Masoquista) en passant par le Luxembourg (Switchonoff), la Suisse (Dave Philipps), Singapour (Mindfuckingboy) ou encore la Bulgarie (Gokkun). Un périple pour les oreilles averties en 20 titres tentant de casser les clichés et les idées reçues tout comme les frontières géographiques ou autres qui nous empêchent d'aller voir au-delà (Pangea Noise "An International compilation" /Syrphe).

Sur cette compil on trouve Aluviana de Slovénie auquel s'est joint C-Drik pour nous concocter un cocktail indus/dark ambient avec une larme d'électro-acoustique. Une métaphore alimentaire suggérée par la notice amusante du livret qui ne doit pas occulter la qualité et le soin apportés à cette production. Les paysages sonores de ce "Moje celo" sont traversés par quelques voix, cordes, embryons rythmiques ou autres effets sonores jouant astucieusement sur les reliefs et la spacialisation et créant une sorte de cinéma pour l'oreille pour tous ceux et celles qui sont prêts à s'y immerger (C-Drik/Aluviana "Moje celo" /Syrphe).

Un pas de plus en avant vers l'abstraction et l'on rejoint les perceptions dérangeantes de The Klank of Crno Migs, la suite d'un des tout premiers de C-Drik fondés en 89 sous forme d'un duo noise indus expérimental appelé à l'origine Crno Klank. Ici C-Drik, seul membre restant, s'est associé aux musiciens israéliens de Seventeen Migs of Spring ainsi qu'au russe Stephan Friedman de Silence & Strength pour produire 9 plages minimalistes où se croisent les drones, l'électro-acoustique et les improvisations. C'est probablement la moins accessible des sorties que l'on vous présente ici mais elle ravira sans doute les amateurs de la revue Feardrop ou de labels comme Idiosyncratics pour prendre un exemple "à portée de main" (The Klank of Crno Migs "Disturbing perceptions" /Syrphe).

Carrément à l'opposé de cette démarche on trouve Marc Chia de Singapour, aka One Man Nation, avec la seule pièce du catalogue à laquelle C-Drik n'a pas participé et qui est dédiée à tous ceux et celles qui ont perdu un(e) proche dans les atrocités de la guerre. Un album qui s'ouvre sur une electronica subtile et mélancolique, parsemée de sonorités jazzy et ensuite projetée dans l'espace avant d'atterir sur un tapis de trombones funèbres et disloqués qui évoquent la période de transition de Matt Eliott lorsqu'il laissa tomber l'alias Third Eye Foundation pour évoluer vers d'autres horizons plus acoustiques. Dommage qu'à partie du quatrième titre on s'oriente vers des choses plus courues avec des guitares acoustiques et un côté plus "gentil" que réellement touchant, même si le morceau final efface cette impression avec un réquisitoire anti-guerre déchirant sur fond de dark electronica (On Man Nation "Rained and it rained... bullets it rained" /Syrphe).

Et puis on attaque la pièce de résistance présentée sous forme de voyages à travers le temps et l'espace avec aux commandes Capitaine C-Drik et le trio japonais de Contagious Orgasm qui nous font naviguer entre samples de musique classique, ambient, noise, indus et musique traditionnelle/ethnique. Difficile de ne pas être emporté par le côté tribal immanquablement créé par ces deux derniers courants comme sur le trippant "Darkness digivice", plage ebm atmosphérique carrément cosmique et longue de 10 minutes. Prenez place à bord et laissez vous contaminer par le virus orgasmique belgo-asiatique, moins dangereux mais plus hallucinant qu'une poussée de fièvre jaune (Contagious Orgasm & C-Drik "Journeys into space and time" /Syrphe).

En enfin last but not least, on termine avec le mini cd 5 titres de C-Drik en solo sous le pseudo Kirdec. Un petit objet au format 3 pouces (format pour lequel certains lecteurs cd étaient à l'époque munis d'un adaptateur) rempli de bonnes sonorités electro-indus, dub/dubstep avec également quelques accélérations breakées. Le premier morceau évoque immanquablement Mimetic, dont on vous a déjà parlé en son temps dans ces colonnes, avec cette voix filtrée et traitée par les effets. L'ensemble est excellent et assez varié, rempli d'une atmosphère claustrophobique à souhait et traversé par une foule de sonorités qui titilleront vos oreilles exigeantes (Kirdec " Das Gemeinsame schicksal" /Syrphe).

Voilà, sachez que ces pièces ne sont disponibles à la distro qu'en quantité très limitée, 2 ou 3 exemplaires maximum mais à des prix fracassés. Toutefois, il est toujours possible d'en recommander si parmi vous certain(e) étaient intéressé(e)s. Et si vous vouliez davantage de précisions au sujet des productions du label, rendez-vous sur www.syrphe.com.

27 mai 2009

Chronique : Kick, George, Abus Dangereux

* Chronique parue dans le bulletin de la zone (mai 2009) *

Vous aimez lire autant qu’écouter? Ça tombe bien, cette chronique risque de vous plaire puisqu’il y sera assez peu question de musique.

On démarre avec un bon coup de Kick, le n°5 en l’occurrence pour ce zine basé autour des planches de P’tit Marc, Phil et Benjamin Monti. Si j’ai encore du mal à accrocher au style de ce dernier, je me poile toujours autant en lisant ses 2 comparses. Phil confronte ici son anti super-héros Imper Michel aux dures vicissitudes de la vie, telles que l’infâme chasse aux chômeurs aussi appelé plan d’accompagnement des chômeurs. Ca sent le vécu of course tout comme pour P’tit Marc qui nous explique comment l’ordi est entré dans sa vie pour la chambouler via le réseau diabolique que représente le Net. Si vous êtes connecté, inutile de vous faire un dessin (je laisse ça à Marc) et de vous représenter les mille et une tentations de la toile mais pour les autres ATTENTIOOON ! Réseaux sociaux (myspams, fuckbook,…), messageries instantanées (hé mécène ! and co.) et autres offrent une certaine manière de communiquer qui peut séduire et rendre accro comme Marc le dépeint de manière hilarante. N’oublions pas non plus les sites de téléchargement illégaux (damned !) ou les sites XXX (triple damned !). Autour de nos trois lascars on trouve aussi Pee Sherman, Druilhe et le fou furieux Mike Diana visiblement obsédé par le gore, le sexe et les mutilations (KICK#5/ouvrage collectif).

Et on continue dans le zine avec George, un drôle de petit nom sous lequel se sont regroupés Francesco Defourny et Eric Norsal, les 2 éditeurs responsables, ainsi qu’une poignée d’autres irresponsables tels que A. Citron et son histoire délirante de banane qui se métamorphose progressivement en homme fort peu facile à vivre ou bien Manuel et son graphisme très stylé minimaliste. Bien qu’on y trouve également et à nouveau l’incontournable P’tit Marc qui narre ses aventures à un festival BD suisse en compagnie de ses collègues et surtout potes, George est plus axé sur l’expérimentation, le côté art et essai et une certaine recherche graphique que leurs confrères de Kick (George#11/F.Defourny & E.Norsal/george-leblogdegeorge.blogspot.com).

Et on continue dans le fanzinat mais plus orienté musique que BD avec le numéro 108 de Abus Dangereux que j’ai rapidement parcouru pour vous et où l’on trouve notamment des interviews des sympathiques Kabbu ki buddah (déjà accueilli en nos murs il y a quelques années), Doppler qui semble être une référence en matière de noise (va donc falloir que je jette une oreille là-dessus), Monarch, Francoiz Breut ou encore Laetitia Shériff. On accompagne également Papier Tigre, trio noise «emo», dans leurs tribulations aux States mais aussi au Mexique et au Brésil. Et si vous n’avez pas eu la chance de vous rendre Outre-Atlantique pour les voir, sachez qu’ils seront un peu plus près de chez nous, au Carlo Levi, le 13 mai en compagnie des excellents Marvin (Abus Dangereux#108 /www.abusdangereux.net).

Notez ça dans vos agendas si vous n’avez pas prévu d’aller au Slam ou alors soyez fous et enchaînez les deux ! Bon c’est promis on recause musique la prochaine fois, d’ici là lisez, écoutez, et parlez en à vos amis.

Phil Distroï

17 mars 2009

Kronik : P'tit Marc et Kontagion

* Chronique parue dans le bulletin de la Zone (n°174 - mars 2009)

On décolle sans plus tarder avec le Rocket to Liège de P'tit Marc qui accouche littéralement (voir la couverture) d'un nouveau "tome" de cette série. Au programme, conjugaison du verbe "looser" (=perdre en langage jeune et/ou branché) à tous les temps et à toutes les personnes bien qu'il y ait une nette prédominance de la première. Hé oui! Pauvre Marc dont la vie semble être une suite d'errances à travers les bars, vernissages ou dans des lieux plus communs (administration, école, rue) voire chez lui en solo. Sans doute trop lucide pour être vraiment heureux, il collectionne les rateaux et les revers de médaille. Bref, il ne semble jamais être the right man in the right place. Sinistre tableau me direz-vous ? Sauf qu'heureusement Marc épice tout ça d'un humour noir ainsi que d'une certaine cocasserie mèlée à une absence totale de pudeur qui finissent par rendre tout ça hilarant. Le plus savoureux étant de reconnaître certains lieux et figures locales au détour de ces mini "histoires" (P'tit Marc "Rocket to Liège VI")

Après cette sympathique entrée en la matière, poursuivons donc avec un de mes zines bd préférés aux côtés de Speedball et My Way, j'ai nommé Kontagion "le fanzine du chaos optik". Bon nombre d'allumés et/ou d'activistes se retrouvent une fois de plus au sommaire, à commencer par notre local hero Dish et sa délirante histoire de supérette dans l'espace ressemblant étrangement à une épicerie située trop près de la Zone, en plus gros et plus cosmiques donc. Qui d'autre ? Les Krokage qui, lors d'une pioche miraculeuse dans les encombrants, font main basse sur une pile de comics gore abandonnés par quelque étourdi. Nos héros ne tarderont pas à se rendre compte des effets secondaires de ce genre de lecture, surtout lorsque celle-ci est accompagnée de forte picole, joints et junk-food de rigueur. Aaah si on les avait prévenus ! Peut-être se seraient-ils mis au funk comme semble le préconiser Bootzila the Bassman qui n'est autre que le héros de Fred Mercier, maître du groove toujours à l'écoute de la moindre vibration sonore et qui a fort à faire avec une bande de punks maltraitant ses tympans depuis leur club mal famé. S'ensuivra une bataille sans merci de riffs cinglants et de slaps qui tuent qui n'est pas sans rappeler la grande époque de Metal Hurlant (revue culte de bd SF, fantastiques et décalées), la dérision en prime. Un petit dernier exemple pour illustrer le zine, Gomé l'impayable et ses anti-héros cons mais sympathiques et si expressifs qui nous font plier en quatre avec une histoire de truc paumé qu'on retrouvera (ou pas) sans que cela n'ait trop d'importance. On citera aussi Toma Sickart, JB, Birdy, Souris, K-Mi & Slo, etc, etc... (Kontagion 10)

www.ptitmarc.be
www.kontagion.fr

27 février 2009

Chronique : Fear Drop

* Chronique parue dans le bulletin de la zone (fév. 2009) *

Bon, après les excès en tout genre qui marquent (ou pas) ces périodes de fêtes programmées, voici de quoi vous régénérer les neurones (hum...) avec un zine musical.

Il s'agit du dernier numéro en date de Feardrop qui revoit sa copie et sera désormais centré sur un thème, qu'il s'agisse d'un groupe, d'un album, d'une couleur ou encore d'une région. Pour la 14ème édition nous sommes gâtés puisque Denis Boyer se penche sur ce qui est probablement le sommet artistique de la carrière de Cure et également celui de leur trilogie noire, soit l'album " Pornography ".

Si il en est encore parmi vous qui ne connaissent le groupe que par leurs chansons pop et autres tubes, voici l'occasion rêvée d'un rattrapage. Les autres risquent d'être surpris par le traitement réservé aux morceaux du groupe sur le cd de reprises qui accompagnent la revue. Mais concentrons nous d'abord sur celle-ci, elle aborde l'album sous différents aspects, le resituant par rapport à la discographie du groupe ou au contexte musical de l'époque. Les textes sont traduits et en partie analysés tant au niveau sémantique que poétique et offrent une vue assez large et aiguisée du chef d'œuvre curiste. Chef d'œuvre qui se voit transformé et réinterprété par une huitaine d'artistes qui réussissent pour la plupart le pari de se réapproprier les différents titres tout en conservant l'esprit qui les habite. Je ne vais pas les passer tous au crible histoire de ne pas tirer cette chronique en longueur mais sachez qu'on y trouve Nadja, Dirge et Year of No Light pour le côté doom/sludge et teinté de shoegaze chez ces derniers. Savage Republic et Kill The Thrill font plutôt dans la relecture classique façon cold wave contrairement à Contagious Orgasm ou Wild Shores qui proposent des versions electro minimalistes et désincarnées totalement décalées. Troum quant à eux se distinguent du lot avec leur superbe dark ambient polaire ou spatiale (selon votre perception) qui pourrait ressembler à du Coil reprenant Cure. Bref un must absolu pour les curistes (à l'exception des puristes) et pour les autres aussi qui risqueraient bien de changer d'avis au sujet du groupe (Feardrop 14 " Une brève introduction à The Cure's pornography " / www.feardrop.net).

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