Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Distro de la Zone
16 avril 2006

Kronik

* Article paru dans le bulletin de la zone (avril 2006) *

  Et nous voici repartis pour un petit tour de piste avec arrêt obligatoire dans les stands! Quels stands? Les stands distro évidemment... 

         Ceci étant dit, on déroule le tapis (volant) rouge pour vous présenter le coup de cœur de ce mois-ci sous la forme de deux cds pleins à ras bord d'un post rock/out rock du meilleur goût. Le premier contient en son titre une anagramme renvoyant à un groupe culte d'un passé pas si lointain (la vague shoegazer fin 80's/début 90's) qui préfigurait déjà 10 ans à l'avance le post rock avec des morceaux lents, plutôt longs et très planants. On y retrouve ce genre de climats généralement calmes bien que ponctués de vagues de noise atmosphérique sans oublier les passages plus expérimentaux. Les pédales d'effet sont utilisées à bon escient et on ne s'étonnera pas de l'absence de chant permettant à chacun de projeter son imagination dans des compos aux noms évocateurs. Seul petit bémol, l'usage quasi exclusif d'une boîte à rythmes donne par moment une relative rigidité à certains titres (Next Exit To Nowhere "Slow Songs For A Love Dive" / Interstellar Rec.). 

         Mais que cela ne gâche pas votre plaisir ni votre envie d'aller plus loin (plus haut!) avec le second cd de nos liégeois dont il est ici question. On ne change pas les ingrédients décrits plus haut mais le son est plus clair, plus travaillé, donnant davantage de profondeur à l'ensemble. Ne reste plus qu'à voir le résultat en live si ce n'est déjà fait (Next Exit To Nowhere «Ego To Echoes» / Interstellar Rec.). 

         On ne quitte pas tout à fait le post rock mais dans une version bien énervée, bien noise, via la bonne surprise que notre pote Julien "Heart On Fire" a amené en nos bacs, le dernier 9-titres des bourdonnants français de Bumblebees. Mon p'tit doigt ainsi que le nom du label me disent que l'on peut aussi parler de (scr)e(a)mo en entendant l'alternance de voix claires et mélodieuses et de hurlements déchirants. La rythmique est sèche, bien claquante et les riffs sont tendus comme le climat qui règne sur beaucoup de morceaux. Parfois aussi cela s'apaise et un saxo ou un accordéon pointe le bout de son nez quand ce n'est pas une voix qui se risque à une déclamation surréaliste et en français dans le texte. Un excellent disque copyleft (dont la copie et la redistribution sont encouragées dans un certain cadre) qui prouve que l'on peut encore évoluer dans le post rock ou l'emo et être encore original (Bumblebees "Cissetive" / Emolution / www.bumblebees.new.fr). 

         L'originalité n'est sûrement pas le but ultime des Parisiens de Crash Normal mais plutôt la prise de panard grâce à la pratique d'un rock'n'roll garage bricolo et bien déjanté, au son crapuleusement crade à rendre malade tout ingénieur du son non averti. Dans leur zique se croisent le fantôme de Jon Spencer, des voix et des riffs passés à la fuzz extrême qu'on croirait enregistrés dans une ruche, des beats electro ou humains, un vieux Korg analogique et une bonne dose de délire. Comme ce morceau intitulé "Maximum sound quality" (sic!), ces samples de baston ou le délirant "Je saigne" avec ses monster vocals. De plus, ces zozos ont non seulement déposé plusieurs cds de Crash Normal mais aussi de The Normals, autre émanation de leur cerveau de malade, donc si t'en veux y'en a! (Crash Normal "Heavy listening" / Byte Burger rec. / http://crashnormal.free.fr). 

         Mais pour l'heure, on en reste là en vous promettant de parler de tout ce qu'on a oublié (My Way, Detruitu, C.renou/Troum du label Fario,...) dans les prochaines distronews. 

         D'ici là, écoutez, lisez, regardez et portez-vous bien. 

         Phil Distreau

Publicité
Publicité
Publicité
Newsletter
Archives
Publicité