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La Distro de la Zone
1 mars 2004

Kronik : René Binamé, C4, Pat, P'tit Marc

* Chronique parue dans le bulletin de la zone (mars 2004) *

Et hop ! Voici venir, Dans Votre Distro, le tout premier support digital son et image, et c'est signé RENE BINAME (ET LES ROUES DE SECOURS, elles sont passées où celles-là ?). 

               Quel événement ! Pas tant qu'on soit soucieux de suivre le rythme effréné des avancées technologiques (la hi-tek montre souvent des signes précoces de grosse fatigue que même c'est fait pour, puisqu'on vit sous le règne du prêt-à-jeter), mais plutôt parce que c'est le tout premier album live des vétérans de la scène ânarcho-dinantaise (celle-là aussi, on se demande où qu'elle est passée) avec, forcément, les imâches où s'qu'on les voit. 

               Egalement parce qu'il s'agit d'un condensé de plus de 17 années passées sur la route, de capitales en hameaux, de squatts en salles paroissiales. La trajectoire de ce combo trash-musette, qu'on adore ou qu'on déteste, est effectivement assez atypique. 

               En grande partie parce que le groupe a clairement choisi la voie de l'autoproduction et qu'il a atteint à sa main des objectifs que la plupart des autres groupes rock auraient voulus bien plus instantanés. L'épopée binamesque est donc avant tout une histoire entre des gens , à commencer par les membres mêmes du groupe, qui a vu défiler, jusqu'à aujourd'hui, une dizaine de zicos répartis dans des formules à trois ou à quatre. 

               Déjà une belle série de chimies différentes... Mais au-delà de ces popotes internes, les Binamés ont surtout constitué un énorme prétexte à la rencontre avec et entre des milliers de personnes à travers une kyrielle de concerts, tournées et festivals inclus, soit plusieurs centaines de dates programmées dans l'aire francophone (Europe, Québec) et au-delà (en Flandre par exemple). Une impressionnante collection de cassettes, vinyles et lasers (tous écoulés via divers canaux de distribution sous contrôle, mais principalement lors des concerts et en VPC) a permis aux Binamés de s'installer partout dans les foyers, qui vibrent encore aux sons des livraisons spéciales de Noël, Saint-Valentin, visite papale avortée (c'est un comble !) et j'en oublie d'autres certainement. En termes d'aventures humaines, c'est aussi des coups de cœur pour des comparses tels que LES SLUGS et bien d'autres (cfr. Le CD Réunion de la Famille en 1993). 

               Le réseau s'étendra ensuite par-delà les frontières d'ici, grâce aux concerts donnés à l'étranger, bien sûr, mais aussi notamment grâce à Aredje, version zine papier créé, au départ, dans un but autopromotionnel , et qui servira par la suite de bulletin de liaison à tout un réseau regroupant les collègues rencontrés en cours de route (bonjour les plans concerts et tournées avec LTS et tant d'autres). Chal é Asteure , le catalogue de vente par correspondance inclus au zine maison, s'étoffera rapidement itou, proposant d'autres réalisations DIY que celles parues sous l'étiquette Aredje. Les liens étroits qui unissent nos lascars à Félicia et Jean-Luc ( Clac Boum , La Grange et A la Maison à Marche-en Famenne) aboutiront, entre autres, à la mise en route du Festival des Avins, dont l'expérience sera répétée à plusieurs reprises durant les 90's. Nombre de nobles causes verront également les Binamés grimper sur les podiums (antifa festivals et bien d'autres). 

               Voilà, trop brièvement résumées dans le désordre, les traces laissées par ce poisson-pilote de la scène underground locale jusqu'à la sortie, fin décembre 2003, de l'enregistrement public réalisé à la Casa del Popolo (damnfine coffee food music art & books de Montréal), à propos duquel voici quelques notes prises lors d'une bien agréable projection en petit comité distro réunissant Pat, Eric & Xian. 

               La séance s'ouvre sur l'arrivée des musiciens, parmi lesquels s'est glissée la rieuse bouille d'un voisin qui s'appelle Daniel (le Bonsoir Limelette ! , lancé depuis le podium dès l'entame du concert lui est adressé, et tant pis pour les autochtones québecois, qui restent en dehors du coup, et vous ?). 

               Viennent alors les premières notes des 26 titres revisitant toutes les périodes de la touffue discographie binamesque. Cette playlist est émaillée de quelques rares temps morts durant lesquels les farces se succèdent allègrement. Morceau choisi : on réclame (une reprise de) AC/DC dans l'assemblée et Es Gibt de renvoyer : j'ACCEPT , Les filles et les garçons (c'est du genre 50-50 !) qui ont ralié ce haut lieu des nuits endiablées entrent rapidement en ébullition. Le choix de la caméra est clair dès le départ : groupe et public ne feront qu'un. En passant des visages expressifs des occupants de la scène au parterre dévolu au public, on reconnaît Marcor qui plante sur une chaise derrière le stand distro.

               On le reverra d'ailleurs dans la suite du menu pour une petite séquence façon Strip Tease . Voilà tout pour la portion concert principale. Ensuite, on y trouve quatre titres fixés sur pellicule lors d'autres concerts donnés sur la même tournée québecoise. Et puis, quatre clips issus des archives maison, dont on retiendra le très émouvant An der schönen blauen Hilau , collage de prises de vues extraites de concerts à Genève, Lausanne et Bruxelles. Il s'en dégage une incroyable chaleur, jaillissant de la justesse entre le son et l'image. 

               On n'y voit que les publics chavirant de bonheur, que ça c'est pas du préfab. Probablement les plus beaux instants sur ce védévé . On notera la présence de quelques interludes drôles comme tout et une présentation des six albums précédents sortis par le groupe, ainsi que le CD de TUNA aka Binam' tout seul dans ses élucubrations électro (et oui, M'sieurs Dames). Finalement, même si l'avertissement (signé RENE BINAME au complet ?) et le texte de présentation (rédigé par Binam') sont au poil , on regrettera la minceur du livret accompagnant le disque, mais bon, il doit bien y avoir l'une ou l'autre bonne raison... 

               Et maintenant, c'est fini. Et maintenant, c'est fini. 

               Comme notre habitude ; au lieu de vous annoncer des scoops et des inédits incertains, on préfère prendre notre temps et, comme ici, il a fallu le temps de la baignade... e numéro double C4 : d'une certaine gaieté #115/116 de janvier/février 2004 date déjà mais il contient entre autres un espace de taille réservé au Cinéma Nova. En ouvrant le journal on entre dans la tourmente, 7 ans de Nova, c'est déjà long pour ce genre de phénomène, immersion complète novalienne dans la culture cinéma ; l'histoire de la Maison du rire, les lois du marché ciné, Art et Essai, Etre au fond : la manière noire, émergences, le Nova anthroplologué, mailles de lexique de culture urbaine bruxelloise, histoire interne et intime, bénévoles ou salarié(e)s : là comme ailleurs, cadavre exquis entre bénévoles et ça vole..., une histoire sous forme de trilogie, pour terminer et en supplément au mensuel l'agenda peut-être obsolète mais qui vaut pour son carnet de bord (7 ans quand-même !). 

               Le C4 pour sa part, revient en force avec une réelle richesse dans ses dossiers; Le premier aborde le terme SDF dans ses Vies d'airs rances, le second et non le moindre se lance dans la course aux héritages ; transmissions aux bases du fonctionnement de la société, reflets de ses valeurs, miroir, on en fait le tour, je pense, complet. Quelques articles costauds : un jour au Forum social, Les trois syndicats belges (FGTB, CSC et CGSLD : ça c'est les libéraux, on les voit surtout depuis les grèves dans les banques...) : états des lieux et perspectives sous forme d'interviews, Zanon terre promise? :l'Argentine, terre de la lutte contre le néo-libéralisme ?, liège, terre de liberté pour la colonie espagnole : un peu d'histoire, Education permanente, les affres du décret : petit aperçu des changements avant une saga qui risque d'être longue et ardue, J'en fini avec le début car il est assez particulier, je vous conseille de porter une attention toute particulière (comme l'a fait le journal) au premier article : Coup de foudre, vous avez dit coup de foudre ?, il est accompagné d'une feuille, copie en braille de l'introduction de l'article, et nous fait partager les amours soudain et irrésistibles (Petit Larousse) de quelques malvoyants, réflexion sur les perceptions.http://www.certaine-gaite.org 

               Enfin le plaisir de présenter après celui de la bonne surprise, le premier recueil de dessins de not' pot' de la distro : Pat, illustrateur de notre environnement, scélérat de l'affiche, ancien du zine de got, livre Peaux pourries : galerie d'univers, chaque idée y a sa propre représentation, toujours noirs de fait et de fond : des beaux dessins je vous dit, une autre série est annocée pour bientôt... 

               Inondés de nouveautés, il a fallu ramer, et on a pas encore laché les rames, cruels choix, un peu subjectivement au hasard. Dans le team Mycose : le P'tit Marc nous est revenu d' Angoulème, avec la flemme, mais aussi plein d'histoires marrantes, et des bds : en première d'une longue série de nouvelles et de nouveautés (Laurent, Benjamin, Alice, Goff et ...) : LE Rocket to Liège number 2, épisodes des (més)aventures de not' camarade, son quotidien et sa trépidante vie sociale : 1er acte : le salon, ou le jeu des 7 erreurs, ensuite, ça démarre, le monde de l'art, ses bonheurs mais aussi déceptions, vécus et délires un rien plus Morose peut-être ?, plus que l'auteur, qui je le rappelle fait quelques fois l'animateur chez Sens Interdit. Prochainement la suite des extravagances d'autres créatures mycosiennes. On dit youpie ! 

               Un autre revenant du festival de la bd et une autre super bonne surprise, l'idée est connue mais version Jampur Fraize, Que seraient-ils devenus?, cela donne Résurrections (éd. PLG): où il propose sa vision de l'hypothétique destin de gloires disparues en regard de la squelettique vérité ; voyages dans le temps pour elles, confrontation du passé avec cette époque pour le lecteur, cela ouvre la voie l'étude, que ferait-on de Que vont-ils devenir, pour les gloires vivantes. Un simple petit exemple à méditer : Bon Scott, imaginez un peu la vie de Brian Johnson sans AC/DC...

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